Guy Sans : « J’espère que l’on pourra vite oublier ça »

Crédit photo Florian Frison - DirectVelo

Crédit photo Florian Frison - DirectVelo

Moment de  frayeur sur les routes de la Ronde de l’Isard (2.2U). Alors que la troisième étape s’était élancée depuis une petite heure, un motard chargé d’assurer la sécurité a violemment percuté l’Australien Jackson Medway alors qu’il remontait le peloton (lire ici tous les détails). Après l’étape, DirectVelo a fait le point avec le directeur de la course, Guy Sans. Entretien.

DirectVelo : Comment réagis-tu à l’accident du début de l’étape ?
Guy Sans : J’espère bien sûr que les conséquences ne seront pas trop graves. J’aurai des nouvelles des deux personnes impliquées ce soir. J’espère que l’on pourra vite oublier ça.

Faut-il considérer qu’il s’agit d’un accident malheureux, ou y’a-t-il des conséquences à en tirer ?
Je pense qu’il y a eu là des réflexes normaux. Le coureur (Jackson Medway, NDLR) était en train d’attaquer et il s’est décalé sur la chaussée. C’était à un moment où ça bougeait beaucoup, sur une route large. Le motard était en train de filer, dans son couloir. Peut-être est-il arrivé trop vite, peut-être n’a-t-il pas klaxonné. Il va falloir analyser tout ça.

Au-delà de ce cas précis, certains coureurs se plaignent depuis mercredi de problèmes de signalements et de motards qui ne klaxonnent ou sifflent pas lorsqu’ils dépassent…
C’est un problème mais il est facile à régler. Il faut le signaler aux motards, rappeler les consignes de base. Mais pour moi, ici, c’est un accident de course qui peut malheureusement arriver. C’est vrai que l’on peut s’améliorer. On peut toujours faire mieux. Dans tous les cas, la responsabilité n’est pas au coureur, mais je suis persuadé que l’on peut aussi relativiser et diminuer celle de ce pauvre motard.

« C’EST IMPORTANT, ON LE SAIT »

Tu viens de parler avec la Présidente du Jury des Commissaires, Ariane Previtali…
L’UCI et ses représentants observent ce qu’il se passe sur la course. Elle est là pour se fixer sur les questions de sécurité, c’est tout à fait normal. On n’est pas parfait, on le sait et on nous le fait comprendre, bien sûr. Mais c’est normal. On fait tous les jours des réunions pour améliorer ce qui ne fonctionne pas bien. On réfléchit déjà à des choses à changer l’année prochaine.

Certaines traversées de grandes communes - Bagnères-de-Luchon hier ou Saint-Girons ce jour - semblent périlleuses !
On en a conscience, ça fait justement partie des choses à modifier très vite. C’est important, on le sait. La sécurité des coureurs et de l’ensemble de la bulle course est évidemment notre priorité. Ce n’est pas un problème de nombre car nous avons tout de même 38 motards civils et 14 motards de la gendarmerie. C’est surtout une question d’organisation de la sécurité. Peut-être faudrait-il des bénévoles signaleurs dans les grandes et moyennes villes, en renfort, pour être encore mieux protégés. C’est vrai qu’aujourd’hui, à l’arrivée, des voitures circulaient à cinq minutes du passage des premiers coureurs. Ce n’est pas normal et on en a bien conscience. Tout le monde veut faire au mieux pour cette épreuve qui nous tient tant à cœur.

Sportivement, l’épreuve tient encore une fois toutes ces promesses, avec une sacrée partie de manivelles ce vendredi et la belle victoire d’un coureur français, Sam Maisonobe !
D’année en année, on voit que c’est toujours du haut niveau, avec des coureurs très solides qui vont faire, pour certains, carrière au plus haut niveau mondial, avec quatre-cinq équipes qui dominent malgré tout. C’est très bien qu’un Français l’emporte. Il n’y en a pas beaucoup au départ cette année mais il s’est magnifiquement battu. J’espère que l’on retiendra aussi ce joli numéro d’un jeune athlète tricolore.  

Mots-clés